La conisation

 

Définition

 La conisation est une technique chirurgicale qui consiste à l’ablation d’un fragment du col de l’utérus en forme de cône, d’où le nom de conisation.

Le but d’une conisation est double :

  • retirer la partie dysplasique (pré cancéreuse) du col utérin
  • analyser le fragment prélevé afin de connaître avec précision la nature des lésions et afin de s’assurer de l’absence d’une lésion plus évoluée

Indications

 Une conisation est indiquée dans les cas suivants :

  • découverte par le frottis cervico-vaginal puis par une biopsie réalisée sous colposcopie d’une dysplasie de haut grade (lésion pré cancéreuse) ou d’un cancer micro-invasif du col utérin
  • découverte par le frottis cervico-vaginal d’une dysplasie du col utérin, mais la biopsie sous colposcopie n’est pas réalisable (zone de jonction pavimento-cylindrique non visualisable). Il s’agit alors d’une conisation à visée diagnostique.

A quel moment est effectuée une conisation ?

 

Une conisation est pratiquée en dehors de la période des règles, de préférence quelques jours après leur fin.

Comment se déroule une conisation ?

 

Une conisation peut être pratiquée sous anesthésie locorégionale (péridurale ou rachianesthésie) ou sous anesthésie générale. Le choix du type d’anesthésie est fixé en consultation pré anesthésique.

Une conisation se fait le plus souvent en « ambulatoire ». La patiente rentre le matin, à jeun, puis repart accompagnée quelques heures après la fin de l’intervention. Dans certains cas une hospitalisation de 24 à 48 heures est nécessaire.

 

L’intervention est pratiquée par un gynécologue-chirurgien. La hauteur et la largeur de la pièce de conisation sont ajustées à l'étendue des lésions et au souhait de grossesse de la patiente. D'une part, pour retirer la totalité de la lésion, la conisation doit dépasser d'au moins 3 mm la périphérie de la zone anormale et être suffisamment profonde. D'autre part, en cas de projet de grossesse, il faut être le plus économe afin de préserver l'avenir obstétrical. Cette évaluation passe par une nouvelle colposcopie pratiquée en tout début de l'intervention et permettant de délimiter les lésions. L'application d'acide acétique et de Lugol, permettent de visualiser les berges de la zone pathologique.

 

En fonction de la technique utilisée et de l’étendue des lésions, une conisation dure de 10 à 45 minutes. L’intervention n’est pas douloureuse. Parfois, dans les heures ou les jours qui suivent l’intervention, apparaissent des douleurs ressemblant aux douleurs de règles.

 

La conisation est effectuée par les voies naturelles. Il n’existe donc pas de cicatrice externe visible.

La conisation ne provoque aucune douleur post-opératoire, cependant il est recommandé de ne reprendre les activités quotidiennes que deux jours plus tard environ. Des saignements vaginaux se manifesteront durant une semaine environ. Mais s'ils deviennent trop abondants, il faut consulter rapidement.

Cette intervention est fréquente et comporte peu de risque.
A court terme, le principal risque est hémorragique et nécessite de consulter rapidement. C'est pourquoi le chirurgien laisse souvent en place une mèche dans le vagin. 
 

Il existe plusieurs techniques de conisation. Le choix de la technique appartient au chirurgien. Il dépend principalement de l’étendue des lésions et de l’expérience du chirurgien. Les techniques les plus courantes sont la conisation à l’anse diathermique (bistouri électrique), au bistouri froid (bistouri normal) ou au laser.

                           

 Peut-on faire une conisation pendant la grossesse ?

 

Une conisation est exceptionnellement pratiquée en cours de grossesse. Elle est indiquée dans ce cas lorsque l’on suspecte un cancer invasif du col utérin au premier trimestre de la grossesse.

 

 Et après ?

 

La « pièce de conisation » est envoyée au laboratoire d’anatomopathologie pour une analyse histologique des tissus. L’anatomopathologiste décrit le type de lésion (dysplasie de haut grade, cancer invasif…), l’étendue de la lésion est le passage des marges de la pièce opératoire en zone saine ou non.

Ces résultats sont communiqués à la patiente par le gynécologue, lors d’une consultation post-opératoire.

Lorsque la conisation « non in sano », la réalisation d'une recoupe immédiate n'est pas recommandée, sauf en cas d'adénocarcinome in situ ou de cancer micro invasif.

La surveillance après une conisation

 

La surveillance après une conisation est importante. Il existe un risque de récidive des lésions d’environ 10% en dix ans.

Les facteurs qui favorisent la survenue d'une récidive sont les suivants :

  • Statut des marges de résection (passage « in sano » ou « non in sano »)
  • Age de la patiente
  • Post ménopause
  • Caractéristiques de la lésion traitée (sévérité, siège endocervical, étendue)
  • Persistance d'une infection à HPV.

La surveillance consiste à la pratique d’un frottis et d’une colposcopie à 3 mois, 6 mois puis à 1 an. En cas de normalité de tous ces examens, la patiente reprend un rythme de suivi annuel par frottis

Conisation et désir de grossesse

A plus long terme, des difficultés à être enceinte sont probables. En effet, la conisation peut modifier la glaire cervicale et la rendre peu propice à la pénétration des spermatozoïdes.
En cas de désir de grossesse, il convient alors d'entreprendre un traitement visant à améliorer la qualité de la glaire (oestrogènes).
Si cette intervention préserve la possibilité de grossesse ultérieure, en revanche, elle peut augmenter le risque d'accouchement prématuré. La grossesse devra donc être davantage surveillée.